lundi, septembre 12, 2005

Boisclair est-il le candidat de Gesca ?

Dans les prochaines semaines, je ferai probablement souvent allusion au lien douteux qu'entretient La Presse avec Boisclair. Voici pourquoi...

Je suis dans le domaine de la vente depuis 33 ans. Je n'ai rien appris de ce que je sais à l'université, mais je sais très bien que si ce n'était pas payant de parler de Star-Académie en première page du Journal de Montréal, on n'en serait pas inondé.

Quand je lis à la UNE de La Presse, le jour de la parution d'un sondage... André Boisclair a le vent dans les voiles... ou bien un samedi à $2,30... Boisclair éclipse ses adversaires..., ça me scandalise.

Qu'est-ce qu'un sondage fait en première page de La Presse ?


J'observe les médias de très près depuis quelques années et je constate que les premières pages de La Presse et du Journal De Montréal font souvent la publicité de gens très douteux. Rappelez-vous, Saddam doit désarmer. Sauf que la première page d'un journal, c'est parfois la seule qu'une proportion de plus en plus grande de nos concitoyens ont les moyens de lire... quand ils passent au dépanneur.

Et ça, la majorité des candidats qui se présente dans cette course ne peuvent même pas se l'imaginer.

Que dire maintenant de l'interprétation de ces sondages par le journaliste Tommy Chouinard de La Presse ? Voyons voir...

La moitié des électeurs péquistes et quatre Québécois sur 10 jugent en effet qu'André Boisclair, plus que les 11 autres aspirants au leadership, a les qualités requises pour redonner le pouvoir au PQ, révèle un sondage CROP-La Presse, réalisé entre le 18 et le 29 août auprès de 1001 répondants.

C'est assez difficile de juger qu'il a les qualités requises, on ne le connait pas. Et surtout, on ne connait pas beaucoup ses intentions. Qui votera le 15 novembre prochain ? Le sondage ou les citoyens ?

Ce coup de sonde, le premier depuis la fin juin, aura l'effet d'une douche froide sur Pauline Marois, puisque ses appuis stagnent toujours. Les nouvelles ne sont guère plus réjouissantes pour Richard Legendre, dont la candidature soulève bien peu d'enthousiasme.

La course n'était pas encore commencé puisque ce sondage est paru le 3 septembre. Pourquoi donc douche froide ? Tout peut encore changer. À moins que La Presse ait déja choisi son candidat ? Quant au soulève bien peu d'enthousiasme pour "situer" Legendre, c'est presque méprisant.

Il faut attendre que les candidats se prononcent avant qu'on puisse juger s'ils soulèvent de l'enthousiasme. La course n'est pas commencé monsieur le journaliste, le saviez-vous ?

L'avance d'André Boisclair est considérable. Parmi les 12 candidats déclarés ou officiels, 39 % des 1001 Québécois interrogés considèrent que c'est avec André Boisclair que « le Parti québécois aurait le plus de chances de remporter les prochaines élections ». Le cadet de la course gagne même quatre points depuis son départ canon du mois de juin constaté par CROP.

Considérable, départ canon, aussi bien mettre le paquet. Et quand on n'a plus de beaux mots dans sa besace, quoi de mieux qu'un "expert" pour prendre la relève...

« Le ciel est très radieux pour lui. Non seulement il se maintient, mais il fait des progrès », constate Claude Gauthier, vice-président de CROP. Non seulement l'expert trouve des mots encore plus beaux que le journaliste pour expliquer ce deuxième sondage favorable, mais il nous dit pourquoi...

Les appuis successifs qu'il a reçus de 13 députés péquistes et de 14 députés bloquistes semblent influencer l'électorat. C'est probablement idiot un électorat. Comme ça ne sait pas lire un programme, ni comprendre des idées, ça a besoin de se faire influencer par des députés. On peut faire dire n'importe quoi à un sondage. Cela a déja été dit...

« Je pense que le succès d'André Boisclair est lié à l'effet de nouveauté et à sa jeunesse. Les gens se disent: tant qu'à faire un changement, allons-y pour un vrai changement »

Un vrai changement ??? La population ne sait même pas ce que Boisclair a à proposer, mais elle va voter pour la nouveauté et la jeunesse au détriment du programme et des idées ??? Boisclair, ce n'est pas le changement c'est le statu-quo... de droite. Si les journalistes faisaient vraiment du journalisme, c'est ce qu'il nous démontreraient.

À la fin du texte, l'expert a un sursaut de réalisme... Un test important attend André Boisclair, ajoute-t-il, puisqu'il sera forcé d'exposer ses vues, encore floues, sur la souveraineté... mais sans oublier d'ajouter...

Pauline Marois fait quant à elle face à tout un casse-tête, car son expérience politique est à la fois sa plus grande qualité et son plus grand défaut. « C'est un couteau à double tranchant, parce que les gens recherchent la nouveauté ».

Les gens recherchent la nouveauté ou les idées ? La réponse logique à cette question serait les idées. Mais comme les idées de tous les candidats ne seront jamais exposées à la UNE de La Presse, le peuple devra se contenter des idées des sondeurs.

L'expert invité par La Presse, pour ce texte élogieux, possède vraiment sa matière, même si la course n'est pas encore commencée, est-il nécessaire de le répéter. Voici comment il interprète les résultats de Marois et Legendre....

« Ce qui demeure fascinant depuis le départ, c'est que Mme Marois stagne. Elle ne bouge pas ».
« Ça ne lève pas beaucoup. Il est toujours peu connu. Il fait des progrès, mais c'est quand même minuscule par rapport à l'avance de M. Boisclair »

On peut vraiment faire dire n'importe quoi aux sondages. On peut même se permettre de faire des prédictions...

La domination d'André Boisclair est encore plus importante chez les électeurs péquistes. La moitié d'entre eux (49 %) estime qu'il représenterait le meilleur chef. André Boisclair a fait un bond spectaculaire de 7 % en deux mois chez les péquistes. Ce résultat permet d'envisager une victoire du candidat de 39 ans dès le premier tour de scrutin.

Ayoye. Les candidats n'ont encore rien dit. Vous comprenez maintenant pourquoi je pense que Boisclair est le candidat de Gesca ?

Il n'y a jusqu'à maintenant, pas beaucoup d'idées en jeu. On ne connait presque pas, ni le programme de Boisclair, ni celui des autres candidats. Mais le journaliste a déja deviné qui sera le prochain chef du Parti Québécois ?!?

Parce que la course n'est pas commencée, les sondages de La Presse en première page, avec des "slogans" aussi efficaces que... Boisclair éclipse ses adversaires..., ne peuvent faire autrement que de servir Boisclair. N'oublions pas que ces sondages sont repris dans tous les médias. C'est de la publicité gratuite tout simplement.

Maintenant, pourquoi Gesca fait la publicité gratuite au candidat Boisclair ?

La direction du P.Q. devrait canceller les débats qui auront lieu dans les prochaines semaines et l'election du 15 novembre prochain, puisque de toute évidence, ça ne servira à rien !

Guy Vandal