mercredi, septembre 28, 2005

Pourquoi si virulent ? Pourquoi si radical ?

(G.V.) Certains se demandent pourquoi je suis si virulent envers Boisclair. Un lecteur m'a suggéré un texte qui dit, quel hasard, exactement pourquoi je ne veux pas de Boisclair dans ma cour...

André Boisclair est-il un autre Jean Charest ou un loup sous les apparences d'une brebis ?

Le premier débat entre les candidats à la chefferie du Parti québécois, tenu à Sherbrooke le 21 septembre dernier, portait sur le thème des finances publiques et de la solidarité sociale.

Ce fut l'occasion, pour une toute première fois, d'obliger monsieur André Boisclair d'exposer sa vision des choses. Je dis «obliger», car à peu près tous les observateurs et analystes ont noté que ce candidat n'avait nullement ouvert son jeu sur le plan des idées concrètes, depuis le début de cette campagne en juin dernier.

«Obliger» aussi parce que monsieur Boisclair a tendance à fuir toute forme d'assemblée publique depuis, où il sait qu'il va devoir confronter ses adversaires de campagne par rapport à des questions, provenant d'eux, des journalistes ou des participants aux assemblées en question. Il serait curieux de noter le nombre d'évènements où monsieur Boisclair a brillé par son absence tout au long de l'été. Les seules assemblées où il fut remarqué, sont celles où les questions n'étaient pas prévues. Cet automne, la région Montréal Ville-Marie au Parti québécois organise deux événements de ce type, et curieusement, le seul candidat qui sera absent, pour des raisons bien nobles évidemment, est monsieur André Boisclair. En d'autres termes, si on a des questions à poser à monsieur André Boisclair, il est en fuite! Mais que craint-il donc ce monsieur Boisclair? Avez-vous remarqué aussi comment il a tendance à ne jamais répondre aux questions qui lui sont adressée, en employant soit une langue de bois ou en changeant carrément de sujet?

Je vais vous le dire ce que monsieur Boisclair craint le plus: c'est de se faire démasquer pour ce qu'il est vraiment: un néo-libéral pure laine! Monsieur André Boisclair est de la même école de pensée économique que notre premier ministre actuel Jean Charest. Ils sont tous deux alignés bien à droite de l'échiquier politico-économique.

Monsieur Boisclair se vante tambours et trompette de sortir diplômé tout droit de Harvard. Mais mes chers amis, savez-vous ce qu'est Harvard? C'est le porte-étendard de la pensée néo-libérale américaine et occidentale.

Lors des dernières élections générales au Québec, le peuple a élu Jean Charest, chose qui fut regrettée presque au lendemain de son assermentation, quand il a mis en œuvre sa destruction des acquis sociaux des cinq dernières décennies. Aujourd'hui dès que nous prononçons le nom de Jean Charest, les gens ont comme une aversion, parce qu'il s'efforce d'enfoncer dans le fond de la gorge du peuple québécois, un programme néo-libéral qui est totalement contraire à nos valeurs fondamentales comme peuple.

Et bien, les membres du Parti québécois doivent être mis en garde : en portant monsieur André Boisclair à la tête de notre formation politique, vous préparez le peuple du Québec à une période de prolongation du calvaire qu'il doit subir présentement, avec le programme néo-libéral de Jean Charest. Monsieur Boisclair promet de s'attaquer au problème de la dette publique au Québec. Chose noble en soit. Le problème c'est qu'il ne nous dévoile pas le comment de son action. Où va-t-il sabrer? D'autres confrontations avec les employés du secteur public en vue? Hausse des tarifs dans les services publics, comme Jean Charest s'emploi à le faire? Ça il ne le dit pas! Souvenez-vous que Jean Charest promettait d'alléger le rôle de l'État durant sa dernière campagne électorale, sans par contre nous dire comment il allait s'y prendre. Et que regrette le plus la population québécoise depuis le 14 avril 2003? D'avoir porté au pouvoir Jean Charest, qui depuis, s'acharne à détruire le filet social du Québec. La répétition de la même erreur avec monsieur André Boisclair doit être évitée, parce que les lendemains de veille risquent d'être tout autant sinon plus cauchemardesque que ce mois d'avril fatidique de 2003.

Attention, il y a un loup dans la bergerie, bien vêtu d'une peau de brebis: André Boisclair.

Normand Perry
Philosophe
Les Côteaux
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