lundi, mars 20, 2006

Qui est le plus crédible ?

André Boisclair s’attaque maintenant à la crédibilité de Jean Charest. Il est fort mal placé pour se lancer dans une telle aventure. Son passé politique reste toujours fort nébuleux. Il inquiète une bonne majorité des électeurs qui, dans le brouhaha des cafés, cherchent réponses à plusieurs questions soulevées par les médias. Les dernières révélations, au sujet de l’implantation d’une porcherie dans la région du Bic (Rimouski), alors ’il était Ministre de l’environnement, ne sont pas là pour allumer le flambeau de sa propre crédibilité.

Le chef péquiste parle sans cesse d’assainir les finances publiques. Voyant le premier ministre actuel s’attaquer, par exemple, à l’épineux problème de la dette, il n’a pas d’autres choix que d’être en accord avec la démarche du présent gouvernement. Il n’y a qu’une seule façon d’éliminer la dette énorme du Québec : aller piger l’argent dans les poches de ceux qui l’ont créée. Charest privilège la hausse des tarifs d’électricité, des plaques d’immatriculation, des taxes sur l’essence, etc. Que ferait-il André Boisclair, s’il était premier ministre, pour renflouer les coffres de l’État qui sont de plus en plus vides? Des réponses doivent venir de sa part. Le déluge de mots, dont il a l’habitude de nous affubler, ne donnent pas de solution aux problèmes. Ils l’expliquent ou l’embrouillent : ils ne règlent rien.

André Boisclair se fait payer grassement un salaire de 120,000.00$ par les militants de son propre parti. Il pourrait économiser cette somme faramineuse à sa formation politique, s’il se décidait à occuper, de droit, le poste de Chef de l’Opposition à l’Assemblée nationale. Le peuple, en démocratie, est prêt à verser des émoluments substantiels à celui qui aspire à remplacer le gouvernement en place. Bien assis dans le fauteuil de chef de l’Opposition, l’électeur pourrait juger si celui-ci à la crédibilité nécessaire pour prendre en mains les destinées de l’État, s'il a l'étoffe d'un futur premier ministre.

La crédibilité d’un homme d’État ou d’un potentiel chef d’État se mesure à l’action. Une limousine attend André Boisclair. Qu’il vienne dire ce qu’il entend faire au lieu de dire, à tout venant, ce qu’il aurait la possibilité de faire, tout en étant certain de n’être pas critiqué par ses pairs, c’est-à-dire, ceux que le peuple a élu démocratiquement.

Il y a des limites à se camoufler. De quoi a peur André Boisclair? Des journalistes? Des faits? De réalités qui pourraient le rattraper? Sa réponse doit venir et …vite! Sinon, André Boisclair sera taxé de peureux et il l'aura bien mérité.

Nestor Turcotte
Matane