Anybody but Boisclair
(G.V.) Si les médias n'avaient pas voulu mousser le candidat Boisclair, ils n'auraient interrogé que les membres du PQ dans leurs sondages. C'était la façon honnête de procéder...
Cyberpresse | Opinions
Le mercredi 28 septembre 2005
Anybody but Boisclair
Jocelyn Desjardins
Il y a une idée que je ne peux supporter : André Boisclair qui caracole en tête des sondages! Les Québécois l'aiment. Les sondages en font un teflon de la politique. C'est la petite victime parfaite. Victime des journalistes, du pouvoir et de la coke. Les Québécois affectionnent son petit côté chérubin. C'est le gendre dont toutes les belles mères rêvent. Il a une belle gueule, le sens de la formule. Et les Québécois veulent du changement. Et c'est en lui, en ce personnage fort, doué, rusé, qui inspire certainement la crainte au Canada que les Québécois placent tous leurs espoirs. C'est à André Boisclair qu'ils veulent confier l'idée du pays.
Si c'est ce qui nous attend, alors l'idée est creuse. Alors l'idée ne mérite pas de grands hommes pour la porter. Alors le Québec n'est plus capable d'en produire de porteurs crédibles, enrichi avec les années par des idées solides, par l'environnement immédiat, par la culture, par le travail, par la famille, par la vie en société quoi.
Si les Québécois arrêtaient de regarder André Boisclair faire ses «sparages» avec le fou du roi ou poser en victime lors des «scrums avec les journalistes, mais s'attardaient plutôt à son véritable message, à son contenu réel et à ce qu'il pourrait apporter véritablement à la vie politique québécoise, ils auraient une drôle de surprise. Ils ne verraient rien. Ils comprendraient alors pourquoi lorsqu'il prononce un discours - toujours bien fringué, le sourire blanc comme neige et sans un seul cheveu hirsute - le sismographe est au neutre.
Il parle et il s'exprime bien. Mais il ne dit rien. Nada. Rien sur la santé, pourtant aux prises avec le vieillissement de la population, un sous-financement généralisé et une menace de privatisation partielle. Rien sur l'éducation et sur les réformes à entreprendre, sur les succès passés et les échecs à corriger. Rien non plus sur l'environnement, le prix de l'essence, sur ce que le gouvernement entend faire avec les CPE. Rien sur les négos avec le secteur public, pourtant une importante responsabilité administrative de l'État. Rien sur la réforme de la Loi électorale et l'introduction d'une carte d'électeur, pourtant essentielle avant la tenue d'un référendum. Rien sur le développement économique, hydro-énergétique, sur la recherche et développement, le développement des régions, l'occupation du territoire. Rien sur la famille. C'est le vide total. Le vide abyssal. Une dizaine d'années de politique pour en arriver là. C'en est désolant.
Au lieu de cela, le candidat Boisclair s'est excusé à la télévision de ne pas avoir d'idées en affirmant que le programme péquiste avait été fait avant son retour et qu'il ne recommencera pas un exercice comme celui-là, bref qu'il n'imposera pas sa marque idéologique. Il s'est aussi sauvé en disant que les Québécois devront un jour réaliser que la santé et la souveraineté ne sont pas des questions séparées, mais que l'une et l'autre vont ensemble si on veut harnacher les problèmes du Québec. Voilà des manoeuvres qui lui ont évité de démontrer que son programme était mince, très mince.
Disons-le une fois pour toutes. André Boisclair est un personnage vaniteux, très propre de sa personne, qui s'est toujours placé devant les intérêts supérieurs de ses clientèles ministérielles et qui se placera assurément devant celles du Québec si jamais cela chauffe pour lui. Ce qu'il a d'ailleurs commencé à faire en ne se retirant pas de la course immédiatement après avoir avoué avoir consommé du temps de ses ministères. M. Boisclair fut l'un des pires ministres de l'environnement que le Québec ait connu, qui a laissé par exemple aller le dossier des super-dépotoirs dans la grande région de Montréal. Ce fut un fiasco à la Solidarité sociale, un cancre aux Affaires municipales. Il a été déplacé de tous les ministères qu'il a occupés, sans jamais s'inscrire dans la durée comme jadis René Lévesque sous Lesage, Jacques Parizeau sous Lévesque et Bernard Landry sous Parizeau et Bouchard.
Des observateurs prétendent que si M. Boisclair obtient de telles cotes dans les sondages, c'est qu'il ressemble aux Québécois. Je souhaite aux Québécois de se trouver des miroirs moins déformants et si possible... debout.
Disons-le franchement : depuis qu'André Boisclair a révélé avoir consommé de la cocaïne, je m'interroge sur la façon dont il a traité l'histoire et sa couverture médiatique. Son côté hautain, méprisant, jouant la campagne de relations publiques avec les journalistes sur cette histoire de drogues dures, alors que la question est grave pour un ancien ministre, inquiète.
Il a peut-être cessé de s'envoyer de la poudre au nez. Mais, de grâce, qu'il cesse de nous jeter de la poudre aux yeux!
Cyberpresse | Opinions
Le mercredi 28 septembre 2005
Anybody but Boisclair
Jocelyn Desjardins
Il y a une idée que je ne peux supporter : André Boisclair qui caracole en tête des sondages! Les Québécois l'aiment. Les sondages en font un teflon de la politique. C'est la petite victime parfaite. Victime des journalistes, du pouvoir et de la coke. Les Québécois affectionnent son petit côté chérubin. C'est le gendre dont toutes les belles mères rêvent. Il a une belle gueule, le sens de la formule. Et les Québécois veulent du changement. Et c'est en lui, en ce personnage fort, doué, rusé, qui inspire certainement la crainte au Canada que les Québécois placent tous leurs espoirs. C'est à André Boisclair qu'ils veulent confier l'idée du pays.
Si c'est ce qui nous attend, alors l'idée est creuse. Alors l'idée ne mérite pas de grands hommes pour la porter. Alors le Québec n'est plus capable d'en produire de porteurs crédibles, enrichi avec les années par des idées solides, par l'environnement immédiat, par la culture, par le travail, par la famille, par la vie en société quoi.
Si les Québécois arrêtaient de regarder André Boisclair faire ses «sparages» avec le fou du roi ou poser en victime lors des «scrums avec les journalistes, mais s'attardaient plutôt à son véritable message, à son contenu réel et à ce qu'il pourrait apporter véritablement à la vie politique québécoise, ils auraient une drôle de surprise. Ils ne verraient rien. Ils comprendraient alors pourquoi lorsqu'il prononce un discours - toujours bien fringué, le sourire blanc comme neige et sans un seul cheveu hirsute - le sismographe est au neutre.
Il parle et il s'exprime bien. Mais il ne dit rien. Nada. Rien sur la santé, pourtant aux prises avec le vieillissement de la population, un sous-financement généralisé et une menace de privatisation partielle. Rien sur l'éducation et sur les réformes à entreprendre, sur les succès passés et les échecs à corriger. Rien non plus sur l'environnement, le prix de l'essence, sur ce que le gouvernement entend faire avec les CPE. Rien sur les négos avec le secteur public, pourtant une importante responsabilité administrative de l'État. Rien sur la réforme de la Loi électorale et l'introduction d'une carte d'électeur, pourtant essentielle avant la tenue d'un référendum. Rien sur le développement économique, hydro-énergétique, sur la recherche et développement, le développement des régions, l'occupation du territoire. Rien sur la famille. C'est le vide total. Le vide abyssal. Une dizaine d'années de politique pour en arriver là. C'en est désolant.
Au lieu de cela, le candidat Boisclair s'est excusé à la télévision de ne pas avoir d'idées en affirmant que le programme péquiste avait été fait avant son retour et qu'il ne recommencera pas un exercice comme celui-là, bref qu'il n'imposera pas sa marque idéologique. Il s'est aussi sauvé en disant que les Québécois devront un jour réaliser que la santé et la souveraineté ne sont pas des questions séparées, mais que l'une et l'autre vont ensemble si on veut harnacher les problèmes du Québec. Voilà des manoeuvres qui lui ont évité de démontrer que son programme était mince, très mince.
Disons-le une fois pour toutes. André Boisclair est un personnage vaniteux, très propre de sa personne, qui s'est toujours placé devant les intérêts supérieurs de ses clientèles ministérielles et qui se placera assurément devant celles du Québec si jamais cela chauffe pour lui. Ce qu'il a d'ailleurs commencé à faire en ne se retirant pas de la course immédiatement après avoir avoué avoir consommé du temps de ses ministères. M. Boisclair fut l'un des pires ministres de l'environnement que le Québec ait connu, qui a laissé par exemple aller le dossier des super-dépotoirs dans la grande région de Montréal. Ce fut un fiasco à la Solidarité sociale, un cancre aux Affaires municipales. Il a été déplacé de tous les ministères qu'il a occupés, sans jamais s'inscrire dans la durée comme jadis René Lévesque sous Lesage, Jacques Parizeau sous Lévesque et Bernard Landry sous Parizeau et Bouchard.
Des observateurs prétendent que si M. Boisclair obtient de telles cotes dans les sondages, c'est qu'il ressemble aux Québécois. Je souhaite aux Québécois de se trouver des miroirs moins déformants et si possible... debout.
Disons-le franchement : depuis qu'André Boisclair a révélé avoir consommé de la cocaïne, je m'interroge sur la façon dont il a traité l'histoire et sa couverture médiatique. Son côté hautain, méprisant, jouant la campagne de relations publiques avec les journalistes sur cette histoire de drogues dures, alors que la question est grave pour un ancien ministre, inquiète.
Il a peut-être cessé de s'envoyer de la poudre au nez. Mais, de grâce, qu'il cesse de nous jeter de la poudre aux yeux!
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