C'est un pensez-y bien !
J'aime beaucoup Luc Potvin. Je ne le connais qu'à travers ses textes, mais il a le mérite de poser des questions... pertinentes ! (G.V.)
***
Paillé retire son appui à Boisclair même s'il estime sa défaite peu problable. Idéaliste, maso ou bien renseigné ?
Saura-t-on jamais la raison principale pour laquelle l'ex-ministre Daniel Paillé a retiré son appui à Boisclair ?
Parce que, à bien y penser, c'est du jamais vu, un tel geste.
Si on relit la lettre de Paillé, on voit qu'il y dit bien des choses. Mais il faut surtout en retenir trois.
1) Paillé dit avoir donné son appui à Boisclair dès le début de la course.
2) Paillé dit qu'il est probablement trop tard pour Marois et que Boisclair va probablement gagner.
3) Néanmoins, à quelques jours de la victoire que pour ainsi dire il concède à Boisclair, Paillé retire publiquement son appui à Boisclair !
J'ai beau fouiller dans ma mémoire, je ne trouve aucun précédent, ni au Québec ni ailleurs dans le monde. Un notable qui appuie un candidat qui a toutes les chances de gagner, puis qui lui retire son appui, publiquement, presque à la veille de la victoire prédite ! C'est fort, ça. Vous ne trouvez pas ?
Paillé, dans sa lettre, a essentiellement reproché à Boisclair de ne pas avoir les qualités qui font un bon chef. Là-dessus, il a bien raison. Mais est-il possible que ce soit seulement pour ça que Paillé ait ainsi pris le risque d'avoir contre lui toute la prochaine direction du PQ ?
Peut-être que Paillé a simplement voulu dire ce qu'il pense et se sacre éperduement d'être barré du PQ. Des idéalistes, ça existe encore, heureusement, et c'est dépasser la limite du cynisme que d'en douter. Oui, des idéalistes, ça existe encore, même en politique, et surtout au service d'une cause comme l'indépendance d'un petit peuple tel que le nôtre, menacé d'être reprolétarisé et louisianisé, quoi qu'en disent les jovialistes.
Mais, plus on y pense, plus une question nous trotte dans la tête : Si Paillé a retiré son appui à celui dont il prédit pourtant la victoire, et juste avant cette victoire, se pourrait-il que ce soit pour se dissocier de quelque chose qu'il aurait appris ?
Je le répète : un notable qui appuie un candidat et qui lui retire son appui juste à la veille d'une victoire qu'il estime toujours probable ou même presque certaine, c'est rare en diable ! 1) Ou bien ça procède d'un idéalisme qu'il faut louer. 2) Ou bien c'est du masochisme. 3) Ou bien c'est le signe qu'on ne tient surtout pas à être associé à quelque chose.
Les deux premières hypothèses ne sont pas du tout à exclure. Pas du tout. Mais la troisième non plus. Les membres du PQ devraient y réfléchir. Dans une course à la chefferie d'un parti, un favori des sondages qui perd des appuis en fin de course, c'est très rare. Habituellement, on vole au secours de sa victoire, on veut y être associé. Or, ici, c'est comme s'il y avait une victoire à laquelle, tout à coup, on ne voudrait plus être associé. Une attitude aussi inhabituelle ne peut reposer que sur des raisons très, très sérieuses.
Luc Potvin
***
Paillé retire son appui à Boisclair même s'il estime sa défaite peu problable. Idéaliste, maso ou bien renseigné ?
Saura-t-on jamais la raison principale pour laquelle l'ex-ministre Daniel Paillé a retiré son appui à Boisclair ?
Parce que, à bien y penser, c'est du jamais vu, un tel geste.
Si on relit la lettre de Paillé, on voit qu'il y dit bien des choses. Mais il faut surtout en retenir trois.
1) Paillé dit avoir donné son appui à Boisclair dès le début de la course.
2) Paillé dit qu'il est probablement trop tard pour Marois et que Boisclair va probablement gagner.
3) Néanmoins, à quelques jours de la victoire que pour ainsi dire il concède à Boisclair, Paillé retire publiquement son appui à Boisclair !
J'ai beau fouiller dans ma mémoire, je ne trouve aucun précédent, ni au Québec ni ailleurs dans le monde. Un notable qui appuie un candidat qui a toutes les chances de gagner, puis qui lui retire son appui, publiquement, presque à la veille de la victoire prédite ! C'est fort, ça. Vous ne trouvez pas ?
Paillé, dans sa lettre, a essentiellement reproché à Boisclair de ne pas avoir les qualités qui font un bon chef. Là-dessus, il a bien raison. Mais est-il possible que ce soit seulement pour ça que Paillé ait ainsi pris le risque d'avoir contre lui toute la prochaine direction du PQ ?
Peut-être que Paillé a simplement voulu dire ce qu'il pense et se sacre éperduement d'être barré du PQ. Des idéalistes, ça existe encore, heureusement, et c'est dépasser la limite du cynisme que d'en douter. Oui, des idéalistes, ça existe encore, même en politique, et surtout au service d'une cause comme l'indépendance d'un petit peuple tel que le nôtre, menacé d'être reprolétarisé et louisianisé, quoi qu'en disent les jovialistes.
Mais, plus on y pense, plus une question nous trotte dans la tête : Si Paillé a retiré son appui à celui dont il prédit pourtant la victoire, et juste avant cette victoire, se pourrait-il que ce soit pour se dissocier de quelque chose qu'il aurait appris ?
Je le répète : un notable qui appuie un candidat et qui lui retire son appui juste à la veille d'une victoire qu'il estime toujours probable ou même presque certaine, c'est rare en diable ! 1) Ou bien ça procède d'un idéalisme qu'il faut louer. 2) Ou bien c'est du masochisme. 3) Ou bien c'est le signe qu'on ne tient surtout pas à être associé à quelque chose.
Les deux premières hypothèses ne sont pas du tout à exclure. Pas du tout. Mais la troisième non plus. Les membres du PQ devraient y réfléchir. Dans une course à la chefferie d'un parti, un favori des sondages qui perd des appuis en fin de course, c'est très rare. Habituellement, on vole au secours de sa victoire, on veut y être associé. Or, ici, c'est comme s'il y avait une victoire à laquelle, tout à coup, on ne voudrait plus être associé. Une attitude aussi inhabituelle ne peut reposer que sur des raisons très, très sérieuses.
Luc Potvin
0 Comments:
Publier un commentaire
<< Accueil