vendredi, novembre 11, 2005

La meilleur arme du PQ pour vaincre Charest ?


Bonjour Monsieur Vandal,

Vous avez vu la une de La Presse en ce jeudi 10 novembre ? André Boisclair sort indemne du dernier débat

C'est de l'information sérieuse, ça ? C'est vraiment ça, la nouvelle du jour ? Franchement !

Si ce n'est pas de la PUB, de la vraie PUB, de la très grosse PUB en faveur du candidat Boisclair, qu'est-ce que c'est ?

Power Corporation veut Boisclair comme chef du PQ... pour que le PQ coule mieux ensuite.

Y a-t-il encore, dans la salle, de véritables naïfs pour en douter ? Non, il y a ceux qui font semblant d'être naïfs.

On dira qu'il y a, dans les pages intérieures de La Presse, un article de Vincent Marrissal plutôt négatif sur Boisclair. C'est vrai. Mais faut bien que Power Corporation puisse se défendre...

La une ! La une ! Quiconque a une connaissance même rudimentaire du fonctionnement des médias en général et des journaux en particulier sait fort bien l'impact démesuré que peut avoir la une d'un quotidien. Les gens qui passent en vitesse devant les kiosques à journaux en jetant un rapide coup d'oeil, ils ne voient que ça. Il n'y a jamais rien d'innocent dans le montage de la une d'un quotidien. Tout est pensé dans les moindres détails.

À quelque jours du vote des membres du PQ, quand La Presse de Power Corporation met en gros plan le visage souriant de Boisclair au sommet de sa une, tout juste à côté de son logo, avec le titre suivant : «André Boisclair sort indemme du dernier débat», comme si c'était ça, la nouvelle du jour, ça veut juste dire une chose, et une seule :

L'ultra-fédéraliste Power Corporation souhaite, espère et veut l'élection de Boisclair au poste de chef du PQ.

On la comprend. Avant cette course à la chefferie, Boisclair n'a jamais été fort en matière de promotion de l'indépendance. Et, par ailleurs, c'est un néolibéral, obsédé par l'élimination du déficit et favorable aux privatisations.

Avant de voter, les membres du PQ doivent donc se demander si le favori de Power Corporation, compagnie propriété de la belle-famille de Jean Chrétien, est vraiment celui dont le PQ a besoin comme chef.

La réponse est évidente et c'est : non. Un véritable indépendantiste n'aurait jamais pu bénéficier ainsi de la PUB de Power Corporation.

À partir de maintenant, quand on prononce le nom de Boisclair, il faut systématiquement ajouter : «le préféré de Power Corporation», ou «le préféré de Gesca», ou encore «le préféré d'Ottawa».

À la prochaine !

Luc Potvin