mardi, novembre 01, 2005

Loi du silence... (2)

Cher M.Duceppe,

En premier je tiens à vous féliciter d'avoir réussi à confondre 96.8% des participants lors de votre dernier congrès. Comme vous êtes aussi fumiste que Bouchard, Boisclair et Landry, à mon avis, vous avez réalisé là tout un exploit !

Si je pense que vous êtes aussi fumiste que les deux autres c'est que j'ai trouvé très curieux que vous ne parliez pas de souveraineté lors de la dernière campagne fédérale mais que vous fassiez un discours enflammé sur le sujet le soir du vote. De plus, lors de cette même campagne, vous avez tenté de rencontrer le moins d'électeurs possible... tout comme Paul Martin.

Uniquement des partisans et des médias. Dans le cas de Paul Martin, c'était compréhensible mais pas dans le vôtre. Je trouve aussi que le Bloc est inutile à Ottawa et même qu'il nuit au Québec, mais ça c'est une autre histoire...

Dans le cadre de cette semaine de questions j'aimerais savoir M. Duceppe ce que vous pensez de la possible victoire du dangereux fumiste dans la course à la chefferie du PQ. Pensez-vous qu'en ne racontant pas tout sur son passé criminel, Boisclair devient automatiquement un danger pour le PQ et pour la souveraineté ?

Vous vous êtes prononcé sur le sujet le 25 septembre en disant à peu près ceci... On ne peut pas, en politique, exclure des choses comme ça. On doit faire face à la musique. Dès lors qu'est posé un geste à connotation criminelle - on ne peut pas acheter ça au dépanneur du coin ! - , cela devient d'intérêt public.

Par contre le lendemain, vous avez reculé. Pourquoi ? Est-ce que un ou des éléments parmi les cinq suivants serait la cause de votre manque de courage M. Duceppe ?

► a) Conflit d’intérêt personnel; j’appuie André Boisclair coûte que coûte, je ne veux pas me créer des problèmes dans le parti, tel le gel de mon avancement, voire mon expulsion, ou mettre en doute ma réélection.

► b) Préserver la réputation de mon parti; je ne veux pas assumer le risque de créer des difficultés au parti.

► c) Conserver le pouvoir à tout prix; il est plus important de conserver le pouvoir que de dénoncer les fautes criminelles d’un ministre de mon parti.

► d) Je m’en lave les mains; c’est une affaire personnelle et je ne suis pas responsable du comportement de mes collègues.

► e) Réaliser mes ambitions personnelles; je ne dois jamais ternir mon image n’y dresser des embûches qui deviendraient des obstacles à la réalisation de mes ambitions.

Non mais... je ne cesse de lire et d'entendre que vous êtes le seul leader souverainiste crédible(sic) au Québec. Si c'est vraiment le cas, pourquoi avez-vous reculé au lieu d'insister sur le danger que représente Boisclair ? Savez vous ce que c'est M. Duceppe de ne pas se souvenir de ce qu'on a fait la veille, malgré la coke ?

Attendez-vous que Boisclair se pète la gueule pour prendre sa place M. Duceppe ?

Guy Vandal

P.S. Tous ceux qui s'inquiètent de l'arrivée de Boisclair à la tête du PQ, ont en mémoire cette introduction d'un texte paru dans Le Nouvelliste du 18 juin. Peut-être que vous ne lisez pas ce journal M. Duceppe ?

André Boisclair est revenu livide du cabinet de Lucien Bouchard ce jour de septembre 1997. Le jeune politicien venait d'essuyer la colère, proprement titanesque, d'un Lucien Bouchard qui en avait soupé des rumeurs sur la vie dissolue de son ministre des Relations avec les citoyens. Cocaïne, excès d'alcool, fins de semaines exaltées au terme desquelles on ne sait plus où se trouve l'auto qu'on a louée... Immature et arrogant, le jeune politicien roulait à tombeau ouvert.