Qui savait quoi?
Selon TVA, Lucien Bouchard, ancien Premier ministre du Québec, ne savait pas que son jeune ministre avait possiblement consommé de la coke lorsqu’il était en fonction. Bernard Landry, lui aussi ancien Premier ministre du Québec, ne savait pas que Boisclair avait possiblement tiré, de temps en temps, une ligne. Le chef de cabinet de Bouchard était au courant de certaines rumeurs au sujet du jeune ministre. A l’époque, il aurait rencontré l’intéressé «pour lui passer un savon» et l’inviter à passer à autre chose. Réponse plausible : c’était déjà chose du passé. Le jeune ministre était rendu «ailleurs»… D’autres députés et ministres du P.Q. affirment, aujourd’hui, que certaines rumeurs étaient persistantes sur la colline parlementaire. A les entendre, ils n’ont pas bougé le petit doigt pour vérifier si c’était vrai!
Toutes ces affirmations, de la part d’anciens premiers ministres, du chef de cabinet de Lucien Bouchard, laissent planer plus d’interrogations que de réponses.
1. Si la consommation de cocaïne s’est produite sous le régime Bouchard, il faut donc admettre que lorsque le jeune ministre péquiste, qui a œuvré par la suite dans le cabinet Landry, avait déjà posé antérieurement ces actes fort répréhensibles. Comment expliquer, que lors de l’enquête faite par la Sûreté du Québec au sujet de toute personne que le Premier ministre veut nommer à son Cabinet, Bernard Landry ne se soit pas aperçu, en questionnant un certain nombre de personnes, y compris sans doute l’ancien Premier ministre Bouchard et son chef de cabinet, qu’une conduite semblable l’excluait, de facto, du nouveau Conseil des ministres?
2. Bernard Landry n’a donc pas été mis au courant des problèmes de consommation de cocaïne de son ministre de l’Environnement. Maintenant qu’il affirme que s’il avait été mis au courant, il aurait fait une enquête, - considérant la chose comme étant «extrêmement grave» - pourrait-il, tout au moins, pour excuser sa non perspicacité devant une réalité qui lui a échappée, condamner les gestes de son ancien ministre puisque ce dernier a confirmé que les rumeurs, à son sujet, étaient réellement fondées?
3. Quant à Lucien Bouchard, maintenant qu’il affirme qu’il ne savait pas mais qu’il sait maintenant ce que savait son ancien chef de Cabinet, peut-il, lui aussi, condamner le geste fort grave posé par son ancien ministre, geste posé à son insu et qui, comme il doit le savoir, en juriste qu’il est, qu’une telle « erreur de jeunesse» commise par un citoyen ordinaire, lui vaudrait environ sept ans d’incarcération?
4. Enfin, puisque maintenant, tout le monde sait que Bouchard et Landry ne savaient rien de la triste chose, Boisclair pourrait-il dire pourquoi il a caché sa conduite antérieure, alors qu’il était ministre, et qu’il n’en a pas averti son patron? Si Bouchard et Landry n’en savaient rien, il faut donc conclure que Boisclair lui-même n’en avait pas parlé aux deux Premiers ministres concernés. Si tel est le cas, il faut donc affirmer, que dans l’exercice de ses fonctions, le ministre n’a pas tout dit sur sa conduite antérieure et a fait fi des lois de son pays. Il a agi, dans un gouvernement, qui a comme mission de faire respecter les lois, en se plaçant lui-même au-dessus de ces mêmes lois dont il avait, par ses fonctions, la mission de garder et de protéger, et surtout de respecter par sa conduite personnelle.
Conclusion : en politique, on ne doit pas tout dire, au risque de se faire contredire. Si on sait, il faut trouver les mots pour dire qu’on ne savait pas et si on ne savait pas, il faut avoir l’intelligence de trouver les mots pour s’excuser de ne pas avoir su.
Nestor Turcotte
Matane
Toutes ces affirmations, de la part d’anciens premiers ministres, du chef de cabinet de Lucien Bouchard, laissent planer plus d’interrogations que de réponses.
1. Si la consommation de cocaïne s’est produite sous le régime Bouchard, il faut donc admettre que lorsque le jeune ministre péquiste, qui a œuvré par la suite dans le cabinet Landry, avait déjà posé antérieurement ces actes fort répréhensibles. Comment expliquer, que lors de l’enquête faite par la Sûreté du Québec au sujet de toute personne que le Premier ministre veut nommer à son Cabinet, Bernard Landry ne se soit pas aperçu, en questionnant un certain nombre de personnes, y compris sans doute l’ancien Premier ministre Bouchard et son chef de cabinet, qu’une conduite semblable l’excluait, de facto, du nouveau Conseil des ministres?
2. Bernard Landry n’a donc pas été mis au courant des problèmes de consommation de cocaïne de son ministre de l’Environnement. Maintenant qu’il affirme que s’il avait été mis au courant, il aurait fait une enquête, - considérant la chose comme étant «extrêmement grave» - pourrait-il, tout au moins, pour excuser sa non perspicacité devant une réalité qui lui a échappée, condamner les gestes de son ancien ministre puisque ce dernier a confirmé que les rumeurs, à son sujet, étaient réellement fondées?
3. Quant à Lucien Bouchard, maintenant qu’il affirme qu’il ne savait pas mais qu’il sait maintenant ce que savait son ancien chef de Cabinet, peut-il, lui aussi, condamner le geste fort grave posé par son ancien ministre, geste posé à son insu et qui, comme il doit le savoir, en juriste qu’il est, qu’une telle « erreur de jeunesse» commise par un citoyen ordinaire, lui vaudrait environ sept ans d’incarcération?
4. Enfin, puisque maintenant, tout le monde sait que Bouchard et Landry ne savaient rien de la triste chose, Boisclair pourrait-il dire pourquoi il a caché sa conduite antérieure, alors qu’il était ministre, et qu’il n’en a pas averti son patron? Si Bouchard et Landry n’en savaient rien, il faut donc conclure que Boisclair lui-même n’en avait pas parlé aux deux Premiers ministres concernés. Si tel est le cas, il faut donc affirmer, que dans l’exercice de ses fonctions, le ministre n’a pas tout dit sur sa conduite antérieure et a fait fi des lois de son pays. Il a agi, dans un gouvernement, qui a comme mission de faire respecter les lois, en se plaçant lui-même au-dessus de ces mêmes lois dont il avait, par ses fonctions, la mission de garder et de protéger, et surtout de respecter par sa conduite personnelle.
Conclusion : en politique, on ne doit pas tout dire, au risque de se faire contredire. Si on sait, il faut trouver les mots pour dire qu’on ne savait pas et si on ne savait pas, il faut avoir l’intelligence de trouver les mots pour s’excuser de ne pas avoir su.
Nestor Turcotte
Matane
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