Merci M. Desgagne...
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Le Nouvelliste (Trois-Rivières)
Opinions, jeudi 9 novembre 2006, p. 11
Le PQ s'est plantéIl aurait été bien que le Parti québécois (Trois-Rivières) reconnaisse que la récente soirée d'investiture pour le choix de son candidat, parmi les deux aspirants en lice, n'ait pas été une réussite. Un peu plus de 200 personnes ont voté sur quelque 1200 membres; vraiment pas fort! Surtout au moment où André Boisclair annonçait une équipe de rêve aux prochaines élections Préparant cette assemblée avec discrétion dans une urgence injustifiable, on peut dire que le PQ s'est planté un doigt dans l'oeil jusqu'au coude. Malgré les jolies explications fournies.
Je ne suis pas un habitué des assemblées d'investiture, mais je me rappelle avoir assisté à certaines dans le comté de Mercier, où mon défunt frère, Gérald Godin, se présentait sous la bannière du PQ. Même si sa candidature était la seule soumise, ma mère et moi avions peine à nous trouver des places. Chaque fois, des amis du candidat, comme Jean Garon, venaient galvaniser les troupes et la soirée virait en une véritable fête populaire.
Je précise que je ne suis membre d'aucune formation politique et que je ne vise aucun poste politique; je ne suis même pas adhérent à l'Opus Deï! Par contre, soyons francs avec le lecteur, j'avoue être indépendantiste, parmi les purs et durs.
Comment se fait-il que les deux candidats, qui auraient pu recruter et qui disposaient également de la liste des 1200 membres, n'ont pas pu attirer plus de monde? Comment se fait-il que la direction régionale ne se soit pas assurée d'une très forte participation à cette importante activité?
Pour Guy Daigle, ne pas aller chercher 50 votes, lui qui se présentait comme un homme de terrain, et qui se serait pointé à cette course télécommandée par le maire, c'est certes un échec. Il semble que l'aura du maire rayonne insuffisamment pour qu'en tirent bénéfice même ses plus proches béni-oui-oui.
Un point qui me glace aussi, c'est que tant dans la déclaration initiale du candidat élu que dans la lettre d'opinion du vice-président régional, ce n'est surtout pas le traitement des personnes âgées, ni l'avenir des jeunes, ni le projet d'indépendance du Québec qui prédominent, mais l'intention d'agir "en collaboration avec le maire" Le PQ veut souffler avec le vent.
C'est sans doute ce beau "programme" qui a poussé la députée Noëlla Champagne, la tête appuyée sur l'épaule d'André Boisclair, à reprocher en choeur au député Gabias de s'être mêlé d'affaires municipales, lorsque celui-ci a proposé une solution à l'impasse du Boisé des Plateaux. Pendant que M. Gabias encourageait la défense autant de notre environnement que de la démocratie municipale, le PQ, pourtant solllicité de près à nous venir en aide d'une quelconque manière, se contentait de se récurer les ongles en sifflotant, les yeux perdus dans un trip lunaire.
Or, le raisonnement péquiste de l'ingérence politique est insensé! Ce serait comme accuser le député du comté où est situé le Collège Dawson d'ingérence en politique fédérale, si celui-ci s'opposait publiquement à l'abolition du registre des armes à feu. Devrions-nous par exemple exiger le silence d'un maire qui serait informé de mauvais traitements infligés à des personnes âgées vivant dans des résidences établies dans sa municipalité, du fait que les soins de santé sont de juridiction "provinciale"? Tout citoyen responsable, quelle que soit sa fonction, a toujours le droit, je dirais le devoir et même l'obligation de se prononcer sur les questions qui nous interpellent. Quitte à froisser certaines personnes appréciées par ailleurs.
On parlait d'une équipe de rêve; il ne s'agissait bien que d'un rêve en effet
Guy Godin
Trois-Rivières